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Le Symbole de Nicée : l’unité dans la diversité

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By Le révérend chanoine Kevin Flynn

À l’occasion du 1700e  anniversaire du concile de Nicée qui a lieu cette année, j’ai tenté dans mon dernier article de rendre compte de la place du Credo ou Symbole de Nicée  dans l’Eucharistie dominicale. Plutôt qu’une explication ou une définition limitative du mystère de Dieu, il s’agit plutôt d’un indicateur fiable des dimensions de ce mystère tel qu’il nous a été révélé en Jésus-Christ.

Il y a bien sûr beaucoup plus à dire sur le Credo. Tout en évoquant le mystère de Dieu, il parle aussi de l’Église. Le Credo proclame que l’Église est « catholique ». C’est-à-dire que l’Église est pour tous les peuples. L’Église elle-même est le symbole de ce qui se passe dans la création dans son ensemble. L’Église et la création tout entière sont orientées vers leur accomplissement dans le Royaume de Dieu. Ce que nous essayons de vivre dans l’Église est un signe de la destinée de la création tout entière. Loin de tout réduire et de tout ramener à une monotonie fade et grise, une telle intégrité affirme les dons et les caractéristiques authentiques de l’humanité. Saint Paul proclame que « dans le Christ » il n’y a « ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni libre, il n’y a ni homme ni femme » (Gal. 3:28). Il nous dit aussi qu’« il y a diversité de dons […] diversité de ministères […] diversité d’opérations » (1 Cor. 12:4-6). Une fois de plus, nous rencontrons un paradoxe : l’unité est maintenue par la diversité. Ensemble, elles constituent la catholicité.

La catholicité est également synonyme d’authenticité. L’authenticité de la croyance et de la pratique en découle, car elles dépendent du consensus de l’Église. Nous apprenons la foi authentique en considérant et en suivant ce que les chrétiens font et pensent. Il n’est pas toujours facile de discerner ce qu’implique exactement la foi authentique dans de nouvelles circonstances. C’est pourquoi nous déterminons les questions importantes en convoquant un concile et en vérifiant le consensus de l’Église. Les anglicans font partie de ces chrétiens qui considèrent que les conciles universellement reconnus de l’Église, tels que ceux de Nicée et de Chalcédoine, ont une autorité particulière pour exprimer la foi authentique sous la direction de l’Esprit. En tant qu’expression de cette foi, le Symbole de Nicée est devenu l’une des structures de l’Église dans laquelle s’incarne sa catholicité.

Les Credos sont donc catholiques dans les deux sens du terme. Ils exposent la foi authentique, mais pas comme un ensemble de propositions à recevoir intellectuellement. La foi est plutôt une attitude et une direction de toute la vie. Lorsque nous nous joignons à d’autres chrétiens pour proclamer les Credos pendant le culte, nous partageons une attitude et une orientation communes envers le Christ.

Il est possible de se focaliser sur la lettre d’une doctrine correcte et de perdre de vue le caractère universel de l’Église. Lorsque les Églises excluent de leur communauté ou de leur culte des personnes de race, de classe, d’orientation sexuelle ou autre qui ne sont pas correctes, elles refusent de faire partie de la communion toujours plus large qui ne peut s’arrêter à toute la création. L’œuvre du Christ a une portée universelle. En effet, limiter cette portée aux seuls êtres humains, c’est ne pas voir que « la vie du monde à venir » inclut toutes choses (Col. 1:20). La tâche royale et sacerdotale de l’Église est de vivre cette catholicité, en traitant toutes les personnes et toutes les choses avec l’honneur et l’amour qu’elles méritent, car elles sont des créatures ayant une destinée éternelle.

English translation of this article

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